Dans une décision aussi inattendue que symbolique, le gouvernement togolais vient de tourner une page sur un privilège longtemps accordé à ses hauts responsables. À travers une lettre circulaire datée du 23 mai 2025, signée par le ministre de l’Économie et des Finances, Essowe Georges Barcola, l’État annonce officiellement la fin de la prise en charge des factures d’eau et d’électricité dans les résidences personnelles des membres du gouvernement.
Cette mesure, présentée comme un acte de rationalisation des dépenses publiques, marque un tournant dans la gouvernance togolaise. Elle semble répondre à une demande croissante de transparence et d’équité dans la gestion des ressources de l’État. Mais pour certains observateurs, l’annonce ne suffit pas.
« L’intention est bonne, mais elle ne sera efficace que si elle est suivie d’une mise en œuvre rigoureuse », avertit le Professeur Aimé Gogue, économiste et député à l’Assemblée nationale. Il insiste sur la nécessité d’un dispositif clair de contrôle pour éviter que cette réforme ne reste lettre morte. « Ce qui compte désormais, c’est l’application réelle. Si on veut passer aux actes, il existe des outils pour en assurer le suivi », précise-t-il.
Alors que la population scrute les premiers signes d’application, cette décision pourrait bien devenir un test grandeur nature de la volonté du gouvernement de rompre avec certaines pratiques et d’instaurer une culture de responsabilité au sommet de l’État.
Der Verteidiger