Dans un communiqué sobre mais lourd de sous-entendus, la Commission de la CEDEAO a exprimé sa vive préoccupation face aux manifestations sociales qui ont secoué plusieurs villes togolaises, notamment la capitale, Lomé.
Ces protestations, marquées par des violences et des pertes humaines, mettent une nouvelle fois en lumière le climat de tension croissante dans le pays.
Sans accuser frontalement les autorités togolaises, l’organisation ouest-africaine appelle néanmoins à la « retenue » et au « dialogue », des mots souvent adressés aux régimes en difficulté, ou peu enclins à entendre la voix de la rue. La CEDEAO insiste sur la nécessité de créer un environnement « apaisé et propice au développement », signe clair d’un malaise politique dont le parti au pouvoir ne peut plus faire abstraction.
Ce communiqué, diffusé depuis Abuja, résonne comme un signal d’alarme régional et une mise en garde implicite : la stabilité du Togo ne saurait être préservée au prix de la répression et du silence imposé aux contestataires. La CEDEAO se dit prête à accompagner les efforts pour préserver la paix sociale, mais ce message vise autant à soutenir les victimes qu’à rappeler à Lomé ses responsabilités.
Alors que la contestation enfle et que les voix de l’opposition dénoncent un pouvoir autoritaire et déconnecté, cette déclaration régionale pourrait bien marquer un tournant. Le silence des autorités togolaises, jusqu’ici peu réactives aux critiques, ne pourra durer éternellement sans conséquences internes comme diplomatiques.
Die Redaktion