La tempête gronde à la mairie de Golfe 2. À travers une conférence de presse tenue le samedi 06 septembre 2025, le premier adjoint au maire, Komi Edoh Kossi, a dénoncé ce qu’il qualifie de « dérives graves » qui, selon lui, gangrènent la gestion de la commune depuis plusieurs mois. Dans un courrier officiel adressé au ministre de l’Administration territoriale, il tire la sonnette d’alarme et met en cause un système opaque et exclusif.
Gouvernance sous haute tension
Depuis novembre 2024, date de la prise de fonction du maire actuel après le décès de James Amaglo, le climat au sein de l’exécutif communal s’est progressivement détérioré. Le premier adjoint parle d’un pouvoir « verrouillé, opaque et excluant », où les adjoints sont marginalisés et les décisions centralisées.
« Le maire agit comme si l’exécutif communal n’avait pas lieu d’être », accuse-t-il, évoquant des affectations et licenciements décidés seul, sans consultation.
Recrutements controversés à la veille des élections
Mais le scandale qui fait éclater l’affaire est une série de quarante recrutements jugés irréguliers, effectués entre juin et juillet 2025, à seulement quelques semaines de la fin du mandat.
Ces embauches, réalisées sans prévisions budgétaires, auraient profité à des proches, dont le fils du préfet du Golfe – pourtant garant du contrôle de légalité. Une situation que l’adjoint qualifie de « remise en cause de l’impartialité même du système de contrôle ».
En six mois, plus de soixante agents auraient été intégrés, soit davantage que durant les cinq années précédentes réunies.
Des acquisitions financières qui interrogent
Les recrutements ne sont pas la seule pomme de discorde. Le premier adjoint pointe également :
- l’achat d’un immeuble derrière le Collège Saint-Joseph pour plus de 400 millions FCFA, sans aucune inscription budgétaire préalable,
- la location d’un bâtiment privé à Forever, transformé en salle VIP de mariages civils et surnommé par les agents municipaux « le royaume du prince Noukafou »,
- un projet de gazonnement du Petit Contournement, attribué de gré à gré et jugé exorbitant par les services techniques.
L’appel à l’État : annuler, contrôler, assainir
Dans son courrier, Komi Edoh Kossi appelle à l’annulation immédiate des recrutements de dernière minute et à l’ouverture d’un audit indépendant sur les acquisitions immobilières et projets financiers engagés.
Il s’appuie sur la circulaire ministérielle du 23 juillet 2025 qui exigeait des communes une gestion sobre et responsable en période transitoire.
Et de conclure par une métaphore lourde de sens :
« Le porc est entré dans la porcelaine. »
Un signal fort qui place désormais le ministère face à ses responsabilités : laisser faire, ou intervenir pour restaurer confiance et transparence dans la gestion de Golfe 2.
Die Redaktion
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