À moins d’un an de la fin de son second et dernier mandat, le président béninois Patrice Talon continue de marteler son engagement à quitter le pouvoir, dans une sous-région ouest-africaine minée par les tripatouillages constitutionnels et les putschs militaires.
Contrairement à plusieurs de ses homologues, Talon résiste à la tentation d’un troisième mandat et affirme avoir verrouillé la Constitution pour qu’aucun président, y compris lui-même, ne puisse dépasser deux mandats.
Son attitude, rare sur le continent, suscite admiration et respect, y compris au-delà des frontières, comme en témoigne la sortie remarquée du ministre togolais Robert Dussey. Élu en 2016, réélu en 2021, Talon s’apprête à transmettre le pouvoir après dix années de réformes marquées par une gouvernance rigoureuse, malgré des critiques sur la réduction de l’espace politique.
Le Bénin, fidèle à son héritage démocratique depuis la conférence nationale de 1990, s’affirme ainsi comme un bastion de l’alternance dans une CEDEAO fragilisée. Le départ volontaire de Talon devient un symbole : celui d’un dirigeant qui place l’intérêt national et la stabilité des institutions au-dessus des ambitions personnelles, réaffirmant que la démocratie en Afrique n’est pas un rêve, mais un choix.