La capitale togolaise accueille la 3e conférence ministérielle de l’Alliance politique africaine (APA), plaçant la diplomatie du continent au cœur des enjeux géostratégiques mondiaux.

Lomé s’érige en épicentre d’un renouveau diplomatique africain. Ce lundi, la 3ᵉ conférence ministérielle de l’Alliance politique africaine (APA) s’y est ouverte autour d’un thème d’une brûlante actualité : « Place de l’Afrique dans un monde en mutation : enjeu d’un repositionnement stratégique et diplomatique ». Une formulation qui résume l’ambition portée par cette initiative : repositionner l’Afrique non plus en périphérie du jeu mondial, mais comme un acteur central, force de proposition et de stabilité dans un ordre international en recomposition.
Dans un environnement international en perpétuelle reconfiguration, le continent ne peut plus se contenter d’un rôle secondaire. Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, l’a affirmé sans détour en ouverture des travaux : « L’Afrique ne doit plus subir l’histoire, elle doit y participer pleinement ». Appelant à rompre avec les postures attentistes et les dépendances héritées, le chef de la diplomatie togolaise a exhorté les États africains à s’affirmer avec audace, lucidité et cohérence dans la sphère internationale.
« Le monde bouge, l’Afrique doit bouger aussi. Elle ne peut rester sans voix, inaudible, marginalisée dans les processus de décision internationaux », a martelé Robert Dussey, rappelant que la légitimité du continent ne faisait pas défaut – ce sont les mécanismes collectifs pour porter cette voix qui restent encore à construire.
Au cœur de cette vision : la nécessité d’une diplomatie africaine décomplexée, structurée autour d’une coordination renforcée entre États, capable de répondre aux grands défis contemporains – multilatéralisme, sécurité, commerce équitable, transition écologique. La conférence ambitionne ainsi de dépasser les démarches isolées et de poser les fondements d’une action concertée, stratégique et souveraine.
L’Alliance politique africaine, jeune mais ambitieuse, s’impose comme le bras politique de cette transformation. Elle vise à harmoniser les positions africaines sur les scènes internationales, tout en renforçant la solidarité entre pays du continent face aux crises globales.
Lomé, déjà reconnue pour sa tradition de médiation et de dialogue, veut désormais inscrire son nom parmi les capitales où se redessine l’avenir diplomatique de l’Afrique. À travers cette conférence, une dynamique se dessine : celle d’une Afrique qui refuse la marginalité et aspire à être co-architecte d’un monde multipolaire.
Les travaux ont permis d’aboutir à des propositions concrètes pour institutionnaliser cette nouvelle approche diplomatique. Si la volonté politique est bien là, le défi reste de la traduire en instruments opérationnels durables. Une chose est sûre : une Afrique audacieuse, souveraine et influente est en marche. Et Lomé entend bien être au cœur de ce mouvement.
Die Redaktion