Dans une atmosphère empreinte d’attente et de prudence, les Gabonais ont été appelés aux urnes ce samedi 12 avril 2025, pour élire leur nouveau président, une première depuis le renversement du régime d’Ali Bongo par les militaires en 2023. Ce scrutin, hautement symbolique et décisif, pourrait tracer les contours d’une nouvelle ère pour ce pays pétrolier d’Afrique centrale, longtemps verrouillé par une gouvernance dynastique.
Quelque 920 000 électeurs étaient invités à choisir entre huit prétendants, parmi lesquels figure Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la transition, désormais officiellement candidat après avoir pris la tête du pays par la force des armes. Transformé en civil pour l’occasion, Oligui Nguema incarne le pari de la stabilité, face à une opposition qui promet une refonte en profondeur du système politique.
Parmi ses challengers, Alain Claude Bilie-By-Nze, ancien premier ministre sous Ali Bongo, s’illustre comme le porte-voix d’une rupture nette avec l’héritage du régime déchu. Le scrutin met ainsi le Gabon face à un dilemme historique : consolider la transition militaire ou oser un virage vers une gouvernance civile nouvelle.
Dès l’aube, les bureaux de vote de Libreville et des autres régions ont ouvert sous haute surveillance, tandis que les autorités multipliaient les mesures pour favoriser la mobilisation, notamment par la gratuité des transports et la proclamation d’une journée chômée. Une stratégie visant à contrer l’abstention, dans un contexte où la campagne électorale, écourtée à 13 jours, a laissé peu d’espace aux voix alternatives.
Au-delà de l’enjeu électoral, ce scrutin cristallise les espoirs d’un peuple en quête de stabilité et de renouveau après une période d’incertitudes institutionnelles. Les résultats attendus dans les prochains jours scelleront sans doute un nouveau chapitre de l’histoire politique gabonaise.
Die Redaktion